Menu

Projet éolien dans Charlevoix : impacts sonores et visuels, retombées économiques et faune comme questions des citoyens

Écrit par Emma Jaquet Date : 30 oct. (23H35)
À la une Baie-Saint-Paul Environnement
Le projet éolien Des Neiges-Secteur Charlevoix a suscité bien des questions lors de la séance d’information du BAPE qui a duré plus de 2 heures mercredi soir.

Les impacts visuels et sonores ont notamment été abordés. Aucun impact résiduel évalué comme étant important n’a été répertorié. Pour l’impact sonore, une simulation a été effectuée en maximisant les facteurs de propagation du son pour en arriver à un bruit maximal. En dehors de la Seigneurie, le son serait inférieur à 30 décibels et équivalent à 40 décibels plus près des éoliennes.

Pour l’impact visuel, « c’est une préoccupation qui a été abordée de front tout au long du processus », a assuré Philippe Alary-Paquette. Soixante-six simulations visuelles ont été élaborées ainsi qu’un outil de visualisation 3D. Du quai de Baie-Saint-Paul, les éoliennes seraient visibles à une distance de 17,6 km. Du belvédère du Cap-aux-Rets, elles le seraient à une distance de 16,4 km et de la Côte à matou, 26 éoliennes seraient visibles partiellement à 22,7 km.

En ce qui concerne le caribou forestier, l’impact du projet serait non-significatif et il n’y a pas de démonstration de fréquentation avérée du cervidé dans la zone du projet, advenant que la harde de caribous soit libérée, a indiqué Phillippe Alary-Paquette. Il assure que des discussions ont toujours cours avec des experts et les autorités. Le cheptel d’orignaux a aussi fait l’objet de questions notamment à savoir si une étude pour cette espèce avait été réalisée. Phillippe Alary-Paquette confirme qu’une étude a été réalisée précisant que les éoliennes ne semblent pas avoir d’impact sur la fréquence des orignaux. Selon les dernières données du ministère de l’Environnement, dans la Seigneurie de Beaupré, a montré que la densité d’orignaux avait même augmenté, a assuré M. Alary-Paquette.

Une autre citoyenne s’est inquiétée des impacts sur la population de chauve-souris. Un inventaire a été développé montrant que la présence de l’animal est faible. En fait, les éoliennes seront positionnées davantage dans les sommets où c’est venteux alors que les chauve-souris se concentrent plutôt vers les bords de marais et de lacs, selon Phillippe Alary-Paquette. Il ajoute que dans les autres parcs, les taux de mortalité sont faibles.

Avant, pendant et après

Entre 57 et 67 éoliennes seront installées pour une capacité de 40 mégawatts. La mise en service est prévue pour la fin de l’année 2027. Environ 500 emplois directs seraient créés lors de la phase de construction et 15 employés permanents en phase d’exploitation.

Sur les nombreux aspects abordés en séance d’information, Rafael Bourrellis a notamment expliqué que certains chemins, où passeront les camions, sont déjà existants, mais seront modifiés pour en adoucir les pentes, arrondir les virages et renforcer les structures. Pour les milieux humides, un programme de compensation financière pourrait voir le jour.

La durée de vie des éoliennes avoisine les 30 ans et une majorité des composantes sont recyclables ou réutilisables. « Ce sont les pales qui sont la composante la moins recyclable, mais elles sont réutilisées pour faire du combustible pour du ciment, par exemple », a précisé Rafalel Bourrellis. À l’issue du contrat de 30 ans, il n’est pas non plus impossible que les éoliennes soient encore fonctionnelles pour quelques années. Au démantèlement, la majorité des composantes seront donc réutilisées ou revalorisées et le site sera remis à son état initial. Pour les fondations en béton, elles seront rasées jusqu’à 1 mètre et demi et seront recouvertes, a précisé Rafael Bourrellis.

Les retombées économiques directes se feraient sous forme d’emploi, 500 en phase construction, un investissement de 1 milliard de dollars des partenaires soit Boralex, Énergir et Hydro-Québec, mais aussi sous forme de redevances de 80 M$. Sur cet aspect les discussions avec les communautés d’accueil ne sont pas terminées, selon Rafael Bourrellis, mais les redevances sont divisées de façon équitable. « L’intention est de travailler avec les gens du milieu pour maximiser les retombées. Notre priorité est de prendre des emplois locaux », a indiqué M. Bourrellis répondant ainsi à une question de la directrice générale de la Chambre de commerce de Charlevoix, Annie Simard. Il a précisé qu’un programme de maillage était possible entre les donneurs d’ouvrages et les entreprises ajoutant qu’à Beaupré, près de 35 M$ ont été conclus en contrats.

Un citoyen s’est questionné à savoir quel montant serait versé au Séminaire de Québec. M. Bourrellis a souligné que ce dossier était confidentiel. « C’est révoltant. C’est chez nous et on ne sait pas », a renchéri l’homme.

La suite des choses

La période d’information publique se poursuit jusqu’au 15 novembre. Si aucune demande n’est faite, le rôle du BAPE s’arrête ici. Si un examen public est demandé sur le projet éolien, 3 options sont possibles, soit une audience publique de 4 mois, une consultation ciblée de 3 mois ou une médiation de 2 mois. Suite à une de ces étapes, un rapport sera rédigé, déposé au ministère de l’Environnement et rendu public. Toute personne, groupe ou municipalité peut faire la demande d’examen public en présentant les motifs et l’intérêt par rapport au milieu. La demande d’examen public doit être envoyée par la poste au cabinet du ministre ou par courriel.