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Crise du logement : « environ 700 ménages » dépensent trop pour se loger dans Charlevoix

Écrit par Louis-André Jalbert Date : 22 oct. (5H00)
À la une Baie-Saint-Paul La Malbaie
Même si le projet des Habitations de la Lumière annoncé à Baie-Saint-Paul constitue « un pas dans la bonne direction » dans Charlevoix, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) juge que « ce ne sera pas assez, définitivement ».

Véronique Laflamme, porte-parole du regroupement qui milite pour le droit au logement, indique « que les besoins vont bien au-delà » des 43 logements sociaux annoncés il y a moins de deux semaines par le gouvernement du Québec.

Selon les calculs du FRAPRU basés sur des données du Recensement de 2021 de Statistique Canada, on compte « environ 700 ménages locataires » consacrant plus de 30 % de leur revenu pour se loger, soit plus que la norme fixée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Mme Laflamme ajoute que les nouveaux développements attendus au cours des prochaines années, par exemple via le nouveau quartier des Moissons ou la possible réalisation du projet Medway, ne contribueront pas à répondre à la réalité des Charlevoisiens, les constructions neuves apportant généralement des loyers mensuels plus élevés. Ces nouveaux logements destinés à une clientèle mieux nantie viennent appliquer une pression à la hausse sur le marché locatif, le rendant moins accessible à la classe moyenne, explique-t-elle :

Véronique Laflamme ajoute que, même si d’autres mécanismes peuvent protéger les ménages locataires, ce sera la construction rapide de logements sociaux qui viendra résorber la crise du logement au Québec et dans Charlevoix. Elle affirme que le projet des Habitations de la Lumière, qui a débuté en janvier 2022 et qui devrait voir le jour en 2026, est beaucoup trop lourd pour le nombre de logements qu’il comprend, un peu comme l’a affirmé le maire Michael Pilote à l’émission du Samedi-Info, ce week-end.

Pour ce faire, le gouvernement provincial devra toutefois, et encore une fois rapidement, établir un « calendrier de réalisation » pour préparer des mises en chantier en fonction des besoins de la population, une demande répétée par le FRAPRU :

Si environ 700 ménages dépensaient trop pour leur loyer dans la région en 2021, il est évidemment « que les besoins ont augmenté », note Mme Laflamme. Elle déplore notamment le nombre important de logements touristiques et locatifs à court terme, qui jouent contre les locaux.

« Il faut ramener le débat sur les objectifs de développement pour la communauté. […] On ne parle pas de gentrification dans Charlevoix, mais on parle de « touristification » et ç’a des conséquences. Il y a des gens qui ne peuvent plus habiter à l’année dans leur milieu et on se demande à qui appartiennent nos régions, nos municipalités. C’est en fonction des gens qui constituent ces communautés qu’il faut prendre des décisions. », avance-t-elle.

D’ici 15 ans, le FRAPRU croit qu’il faut doubler la part occupée par le logement social et communautaire sur le parc locatif pour offrir « une réelle alternative » à la population locale. Elle souligne que ces logements doivent aussi répondre à la diversité des besoins, autant des familles, des aînés, que d’une clientèle à besoins spécifiques.

PHOTO – Le ministre Jonathan Julien de passage à Baie-Saint-Paul, le vendredi 11 octobre 2024, pour confirmer le projet des Habitations de la Lumière