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Projet éolien Des Neiges – Secteur Charlevoix : des inquiétudes qui persistent chez les requérants

Écrit par Louis-André Jalbert Date : 23 jan. (11H45)
À la une Baie-Saint-Paul
C’est mercredi que s’est complété le premier chapitre de l’audience publique du BAPE concernant le projet éolien Des Neiges, secteur Charlevoix au Pavillon Jacques St-Gelais de Baie-Saint-Paul.

Les récentes séances ont notamment permis aux requérants de faire valoir ce qu’ils jugent être des incohérences dans le projet proposé par les promoteurs Boralex, Énergir et Hydro-Québec, ainsi que d’entendre les questions du public, qui furent nombreuses. La présidente Marie-Ève Fortin a d’ailleurs pris la décision de prolonger la période de questions, hier soir, vu le volume impressionnant de demande d’intervention.

Malgré tout, certaines personnes demandent toujours à être convaincues des bienfaits du projet. Son ampleur et le site visé, à proximité de l’aire de répartition du caribou déjà trop perturbé et de l’habitat de la grive de Bicknell, une espèce aussi à statut vulnérable, dérangent.

La prise de parole a aussi permis d’entendre d’autres inquiétudes face à l’arrivée d’entre 57 à 67 éoliennes sur Charlevoix. Étienne Govare, résident de Saint-Urbain et docteur en géologie du quaternaire, est convaincu que cela aura un impact important sur la capacité de rétention de la forêt boréale dans laquelle il s’implantera, à proximité du bassin versant du Bras du Nord-Ouest. Selon lui, le projet augmentera le risque de crues « hors normes » à Baie-Saint-Paul et Saint-Urbain à l’avenir. Bien qu’il ne croit pas que ce soit une bonne idée de procéder, il martèle qu’il faudra s’équiper si la balance penche du côté des promoteurs :

Anthoni Barbe, consultant en aménagement du territoire avec qui le FM Charlevoix s’était déjà entretenu, persiste à dire que la région ne devrait pas aller de l’avant avec « l’industrialisation » de son arrière-pays. Il trouve contradictoire que les éoliennes affectent en partie l’aire de répartition du caribou de Charlevoix, alors que le gouvernement du Québec a déjà injecté des millions de dollars à sa survie :

En contrepartie, Katheryne Coulombe, conseillère principale aux communications et aux affaires publiques pour Boralex, avance que l’impact du secteur Charlevoix du vaste projet des Neiges sera « peu significatif » sur l’habitat de l’espèce :

Katheryne Coulombe rappelle que les promoteurs ont déjà réduit le nombre d’éoliennes pour répondre à cet enjeu. L’intention était d’en implanter 86 en 2022. Le format actuel permettra de générer 400 mégawatts en énergie renouvelable, capacité prévue au contrat avec Hydro-Québec pour 2027. « On ne peut pas malheureusement descendre en dessous de [57 éoliennes] », explique-t-elle, sans quoi Boralex ne répondrait plus à ses engagements.

Concernant les redevances du projet, les discussions se poursuivent avec les acteurs de la région et la Ville de Baie-Saint-Paul. Pour l’instant, le chiffre de 80 millions de dollars sur 30 ans est soulevé par les promoteurs. D’ailleurs, ces derniers rappellent que les consultations avec le milieu se sont amorcées en 2011.

Mentionnons qu’Anthoni Barbe et Étienne Govare comptent partager un mémoire lors de la reprise des audiences publiques, le 18 février prochain. Ils auront jusqu’au 4 février pour s’inscrire sur le site Web du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et jusqu’au 13 février pour faire parvenir leurs documents.

PHOTO – Marie-Eve Fortin, présidente, et de Martin Lessard, commissaire, de l’audience du BAPE du projet éolien Des Neiges – Secteur Charlevoix.

À LIRE : https://cihofm.com/news/parc-des-neiges-secteur-charlevoix-laudience-publique-du-bape-commence/