Valorisation du Mont des Éboulements : le maire ferme la porte
Date : 7 nov. (5H00)
La montagne est devenue un sujet très sensible, dans la communauté, alors que deux démarches différentes ont été menées, en 2017 et en 2024, pour le valoriser.
L’opposition d’un conseiller, jugée inappropriée, aurait mené à la démission du maire, Pierre Tremblay, et a engendré une campagne électorale fort émotive au cours de laquelle une conseillère qui portait le projet s’est opposée à la réélection de ce collègue en briguant son poste. Cette dernière l’accusait d’intimidation et alléguait des peurs de représailles entourant le simple fait de parler de l’initiative.
Suite à la victoire de celle-ci, dimanche, le maire Emmanuel Deschênes a tenu à remettre les pendules à l’heure. « Je ne donnerai aucune orientation dans cette direction-là », promet-il. « Il n’est pas question d’aller sur le Mont des Éboulements. »
En énumérant ses priorités pour l’avenir de la municipalité, l’élu établit de façon claire qu’il n’y a pas de place pour une telle intention au conseil municipal. « Le calendrier est chargé pour les 10 à 12 prochaines années. Le Mont des Éboulements, je ne l’ai pas nommé, et je ne le nommerai pas non plus ».
Si une démarche citoyenne venait à voir le jour, il invite les porteurs du dossier à se doter d’un conseil d’administration et à mener les procédures indépendamment. Cependant, c’est avant tout la volonté des citoyens, qui s’y sont jusqu’à maintenant fortement opposés, qui sera priorisée. « On va y aller si les gens veulent qu’on y aille, et si les citoyens à qui appartiennent les terres le veulent », assure M. Deschênes.
Un lieu d’intérêt à l’échelle planétaire
Le Mont des Éboulements constitue le rehaussement central de l’astroblème de 54 kilomètres de diamètre qui résulte d’un astéroïde majeur qui a frappé la Terre il y a des centaines de millions d’années. Il s’agit du onzième plus gros cratère au monde, une découverte publiée par le géologue Jehan Rondot dans les années 1960.
La datation de la météorite ne fait toutefois pas l’unanimité dans la communauté scientifique. Initialement évaluée à 350 millions d’années en 1967, une étude de 2019 le situe entre 430 et 453 millions d’années.
Jean-Michel Gastonguay, professeur de physique et d’astronomie au Centre d’études collégiales en Charlevoix (CECC), collabore présentement avec deux chercheurs scientifiques à la Commission géologique du Canada à Québec, afin de mettre le doigt sur l’âge précis de l’impact météoritique.
La taille de ce dernier est assez imposante pour avoir eu un impact global sur la Terre, à l’époque, selon des hypothèses scientifiques qui suggèrent que la météorite qui a forgé Charlevoix a possiblement joué un rôle dans le phénomène de refroidissement climatique enregistré il y a 485 millions d’années.
C’est en raison de son importance fondamentale et indéniable que l’ex-maire des Éboulements, Pierre Tremblay, estime que le projet ne sera jamais mort. « C’est en dormance. Si ce n’est pas moi, je sais qu’il y a des acteurs qui y tiennent mordicus », confie-t-il.
