Chute drastique de la production porcine dans Charlevoix : un dernier cri du cœur de l’UPA
Date : 15 mai. (15H12)
À la suite d’une rencontre avec la députée Kariane Bourassa, jeudi, l’organisation a rencontré les médias. Des documents montrant la dichotomie entre les réalités des producteurs urbains et ruraux ont également été partagés au préalable.
Bien que les 19 fermes porcines de la région et ses 60 000 porcs produits annuellement ne représentent qu’une petite fraction de la production provinciale, on y apprend qu’elles constituent 17 % des exploitations agricoles de la région et génèrent 54 % des revenus agricoles locaux, souligne l’UPA. Par ailleurs, la production de porc a grandement chuté dans Charlevoix depuis trois ans, alors qu’elle se trouvait à 92 000 en 2022, une chute de 30 % avec les projections de 2025. Cette chute n’est que de 9 % à l’échelle provinciale. Le nombre de fermes est aussi en chute ; dans Charlevoix-Est, le nombre d’établissements est passé de 11 à 8 depuis 2020, et de 14 à 11 dans l’ouest. Dans le contexte économique actuel, cette tendance risque de se poursuivre si rien n’est fait, soutient le producteur Mathieu Pilote :
La fermeture de ces fermes n’est pas le fruit du hasard, soutient L’UPA, qui dénonce l’inégalité dans la distribution des compensations offerte par l’Assurance Stabilisation du Revenu Agricole (ASRA) entre les villes et les régions. À titre d’exemple, en comparant les coûts de transport et du lisier, en plus d’une surcharge moyenne de 6,99 $ par porc pour acquérir de la moulée, le maïs-grain ne pouvant pousser ici en raison du climat, produire un seul porc « peut représenter en moyenne des coûts supplémentaires de 11,58 $ » dans Charlevoix. « Ces coûts ne sont pas reconnus dans le modèle ASRA », soutient Yves Laurencelle. Annuellement, cela représente jusqu’à 36 500 $ de frais supplémentaires par ferme :
Parmi les mesures réclamées, un ajustement du coût de production dans l’ASRA se retrouve en haut de la liste de l’UPA. Une reconnaissance de la réalité économique des producteurs et de leur importance sur la vitalité économique de la région s’y retrouve aussi. Une enveloppe pour analyser la productivité, la performance des entreprises est proposée, tout comme l’octroi d’une aide financière pour analyser des projets structurants, entre autres sur l’implantation d’une petite usine de transformation régionale.
M. Laurencelle dit toujours faire confiance en la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré pour porter le message, non seulement des producteurs de Charlevoix, mais de l’ensemble des régions périphériques du Québec. « Je vais prendre cette information-là et sensibiliser mes collègues », a-t-elle déclaré, soulignant qu’elle invitera ses collègues de la Côte-Nord, du Saguenay, d’Abitibi pour faire « front commun » dans ce dossier.