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Dans les coulisses de la sculpture d’Ann-Renée Desbiens, avec Martin Brisson

Écrit par Kevin Vallée Date : 21 oct. (5H00)
À la une Clermont
Dès les premières discussions, Martin Brisson savait que sa sculpture d'Ann-Renée Desbiens devait illustrer « la seconde après le sifflet de la médaille d'or ». L'artiste de Saint-Fidèle a livré une oeuvre émotive et remplie d'importance, vendredi soir, à l'Aréna de Clermont.

Immortaliser une athlète charlevoisienne au sommet de son art n’a rien de banal, détaille le sculpteur. C’est la symbolique et l’émotion du moment, de même que la grandeur de la personne qu’est Ann-Renée Desbiens, qui a rendu le projet spécial. « C’est l’opportunité de figer dans le temps un exploit qui ne dure que quelques secondes », image-t-il :

« Ça prend des modèles, des femmes fortes comme elle », dit celui qui a appris à la connaître à travers le processus. « L’envergure de son empreinte m’habite depuis le début ». Il considère les exploits de la « muraille charlevoisienne » d’importants pour la jeunesse d’ici et d’ailleurs.

Martin Brisson est heureux de son oeuvre, qui est réaliste, mais stylisée. « Elle est faite à ma façon, on y retrouve tous les éléments de mon art », se réjouit-il, mais il n’était pas question de faire de l’abstrait. « Elle est grandeur nature, l’équipement est tel quel », explique celui qui considère qu’il s’agissait d’ailleurs de tout un challenge, même si la gardienne de la Victoire lui avait laissé ses jambières, son casque et ses gants à son atelier :

La particularité technique du projet, c’est aussi d’avoir fait tenir Ann-Renée « sur une patte », considérant que la sculpture pèse environ 700 livres. Deux « poteaux » invisibles servent de stabilisateur pour la pièce de métal, qui a été glissée dans la roche de quatre ou cinq tonnes à l’aide d’une grue. « Mon défi, c’est que mes calculs devaient être parfaits avant de l’installer », lance-t-il.

Un aspect spécial de l’oeuvre concerne un contraste qui n’est pas encore tout à fait perceptible. Le corps de la gardienne n’est pas fait du même acier que l’équipement, qui oxydera avec le temps. « L’acier rouillé, je trouve ça vraiment beau », lance Martin Brisson, qui a hâte de voir le résultat. « Je voulais le même genre de contraste que le chandail blanc du Canada avec les jambières foncées ».

L’artiste charlevoisien se dit fier du résultat final, d’autant plus que la Ville de Clermont l’a bien entouré dans son environnement :

Après deux ans de démarchage et quatre mois de création en atelier, la magnifique scultpure de Martin Brisson est bien ancrée devant l’aréna dans lequel la Clermontoise a donné ses premiers coups de patin, et demeurera un rappel pendant longtemps du parcours d’une jeune fille qui rêvait grand… mais pas tant que ça, finalement.