Décès de Régis et Christopher Lavoie : la CNESST identifie des lacunes dans la gestion de l’intervention
Date : 28 mars. (9H52)
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a rendu publique les conclusions de son enquête, jeudi matin.
L’organisation a retenu 4 causes de l’accident, citant notamment « une utilisation inappropriée d’un véhicule amphibie muni de chenilles et d’un moteur hors-bord, dans un champ inondé présentant des courants » et « une absence de formation pour effectuer des travaux à proximité et au-dessus de l’eau ». Il est également question d’une absence de mesures de prévention pour ce type de situation, ayant mené à une gestion déficiente de l’intervention.
Le rapport analyse aussi la capacité de chargement de l’embarcation qui est de 408 kg sur l’eau, incluant les occupants et l’équipement. La CNESST note que « le poids approximatif dans le véhicule lors du départ » était déjà de 381 kg.
Lors des événements du 1er mai, la rivière du Gouffre est sortie de son lit inondant plusieurs secteurs. Les pompiers sont arrivés au rang Saint-Georges vers 13h15 pour mettre le véhicule à l’eau. À 13h30, le directeur du service incendie s’est rendu sur place et a constaté que le véhicule dérivait, se coinçant contre un arbre provoquant la chute des deux pompiers. Leur disparition a été signalée à 13h43.
Sophie Pellerin-Huet, directrice à la CNESST, explique que le chef incendie n’avait pas une vue d’ensemble de la situation au moment des inondations.
Selon le rapport, les vestes de flottaison individuelle se trouvaient à bord de l’embarcation, mais non portées au moment des événements. Un des deux pompiers était un apprenti alors que l’autre avait une formation de pompier 1, ont indiqué les intervenants de la CNESST.
On apprend également qu’un Plan municipal de sécurité civile adopté par la municipalité de Saint-Urbain n’avait pas été distribué au directeur du service incendie alors que ce dernier était identifié à l’intérieur du document.
La CNESST a émis plusieurs recommandations au ministère de la Sécurité publique, à l’École nationale des pompiers du Québec, au ministère de l’Éducation et à l’Union des municipalités du Québec, à la Fédération québécoise des municipalités et à l’Association des chefs en sécurité incendie du Québec.
La CNESST recommande notamment un encadrement des municipalités, une formation obligatoire des pompiers dans un contexte d’inondation. Selon Caroline Pelchat, inspectrice, c’est de la responsabilité des municipalités de s’assurer du respect des règles de l’art.
Rappelons que l’enquête publique sur les décès des deux pompiers volontaires, ordonnée par la coroner en chef du Québec, Me Pascale Descary, débutera en avril au palais de justice de La Malbaie. Les séances seront présidées par la coroner Andrée Kromstrom.
Photo : archives