Menu

Parc des Neiges – Secteur Charlevoix : l’audience publique du BAPE commence

Écrit par Louis-André Jalbert Date : 21 jan. (22H12)
À la une
C’est mardi soir que se sont amorcées les séances d’audience publique du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) au Pavillon Jacques St-Gelais Tremblay du Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul.

Composée de la présidente Marie-Ève Fortin et du commissaire Martin Lessard, la commission d’enquête offrira aujourd’hui et demain la parole à différents intervenants souhaitant obtenir des éclaircissements sur le projet visant l’implantation d’un maximum de 67 éoliennes pour une capacité énergétique de 400 mégawatts.

Dans un premier temps, chacun des requérants, neuf au total, ayant déposé des demandes réclamant la tenue de consultations publiques a pu résumer leurs requêtes.

Le premier à s’exprimer fut Anthoni Barbe, qui avait déjà exprimé ses craintes devant l’arrivée d’éoliennes dans l’aire de répartition du caribou. Dans son allocution, il a notamment fait valoir que le projet se situerait partiellement « dans le 10 % de l’habitat non perturbé » de la harde de caribous de Charlevoix et que l’acceptation du projet signerait « l’arrêt de mort » du cheptel.

Une autre figure bien connue de Charlevoix faisait partie du groupe des requérants, Julie Campeau de la Région de la biosphère de Charlevoix. Pour sa part, elle remet en question « l’impact cumulatif du projet » sur l’ensemble du territoire. Elle a fait valoir que le rôle premier de son organisation était la préservation du territoire et de sa biodiversité, mettant de l’avant le possible impact sur la grive de Bicknell et le caribou. Elle a également mis de l’avant qu’elle juge nécessaire d’obtenir plus d’éclaircissement sur les mesures compensatoires environnementales à la suite de l’implantation du projet, qu’une partie des redevances devraient être dédiées à réinvestir à la protection du territoire. Elle cherche aussi à obtenir plus de détails sur l’impact réel des éoliennes de Charlevoix sur les besoins énergétiques globaux d’Hydro-Québec, qui souhaite doubler sa capacité d’ici 2050.

En complément, Boralex, l’un des trois promoteurs du projet, a expliqué que la partie charlevoisienne répondrait rapidement à cet objectif, surtout que la productivité des éoliennes est plus importante en hiver. « Là où en a le plus besoin », a commenté Philippe Allary-Paquette, porte-parole pour l’entreprise québécoise. D’après des travaux menés par des professeurs de l’Université Laval sur la question des caribous, on ajoute que le secteur visé est peu propice au rétablissement de la harde, ce dernier étant « déjà fortement perturbé. »

Rafael Bourellis, directeur développement et acquisition chez Boralex, a renchéri que les retombées, en plus d’être importantes sur le Québec, elles le seront « surtout » pour la région. Alors que les discussions sont toujours à être finalisées avec les communautés d’accueil pour établir les montants finaux dont il est question. Pour l’instant, une somme de 80 millions de dollars sur 30 ans est une base soulevée pour Charlevoix seulement. Quant à l’impact sur le milieu, M. Bourellis signale qu’un « large consensus » établit que l’impact visuel serait contrôlé.

Une période de questions a suivi cette première étape. La présidente Marie-Ève Fortin a indiqué que la liste d’attente était d’ailleurs complète à ce niveau pour la soirée. L’impact visuel sur le paysage et sur l’image touristique de la région, la protection des espèces à statut particulier, les risques liés à l’implantation d’éolienne dans un bassin versant « à risque de crue torrentielle » étaient à l’ordre du jour des intervenants. Certains membres du public ont déjà signifié leur intention de rédiger un mémoire dans la seconde partie de l’audience, le 18 février prochain.

D’ici là, la période en cours se poursuit ce mercredi 22 janvier, dès 13 h, toujours au Pavillon Jacques St-Gelais Tremblay.

À LIRE : https://cihofm.com/news/projet-eolien-des-neiges-secteur-charlevoix-des-inquietudes-qui-persistent-chez-les-requerants/