Projet éolien Des Neiges : une menace pour certaines espèces vulnérables dans Charlevoix ?
Date : 16 jan. (16H30)
C’est ce qui ressort de plusieurs rapports d’experts de douze ministères déposés en décembre dernier. Ils se basent sur une étude d’impact réalisée par Hydro-Québec, Boralex et Énergir, les promoteurs du projet. Un projet qui prévoit notamment l’installation de 60 à 80 éoliennes dans Charlevoix, pour une puissance d’environ 400 mégawatts.
Les experts du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques soulignent par exemple des failles dans l’évaluation des risques d’un tel projet pour des espèces menacées, comme la grive de Bicknell. Dans leur étude d’impact, les promoteurs indiquent qu’aucune grive n’a été détectée dans le secteur. Or, la localisation de ces oiseaux implique l’installation de stations d’écoute, et le ministère précise dans son rapport « qu’aucune station d’écoute n’a été localisée à moins de 50m d’un point d’éolienne projeté ».
Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) indique même que « ce projet dans son état actuel présente un haut potentiel d’avoir une empreinte supplémentaire dans l’habitat de la Grive de Bicknell qui risque de poursuivre l’aggravation de la situation ». Les experts recommandent donc aux promoteurs de revoir leur copie.
Les caribous forestiers pourraient également être menacés par ce projet. Selon le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, « 18 éoliennes sont prévues dans l’aire répartition de la population de caribous forestiers », et que « le bruit et le mouvement des pales peuvent générer une modification des comportements anti-prédateurs et […] un abandon d’habitats optimaux ». Pourtant, les promoteurs assurent de leur côté que le projet n’aura aucun effet sur le caribou puisque qu’aucun animal n’a été détecté dans la zone d’étude entre 2004 et 2009. Ils insistent également sur le fait que l’ensemble de la harde de caribous de Charlevoix est gardé en enclos dans le parc national des Grands-Jardins.
D’autres espèces vulnérables sont également citées par les experts dans leurs rapports, comme la salamandre sombre du Nord ou la petite Chauve-souris brune. Pour toutes ces raisons, l’étude d’impact présentée par Hydro-Québec, Boralex et Énergir n’est pas recevable en l’état pour plusieurs ministères.
La construction du parc éolien pourrait débuter au printemps ou à l’été 2024, pour une mise en service en 2027.
