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Une aînée attachée plusieurs heures par jour au CHSLD de Baie-Saint-Paul : son fils lance un cri du coeur

Écrit par Kevin Vallée Date : 13 fév. (5H02)
À la une Santé
« Nous ne sommes pas des animaux », lance comme cri du cœur un fils épuisé.

Patrice Lavoie, essoufflé, a publié un long message de dénonciation sur ses réseaux sociaux hier soir. Sa mère, atteinte de démence et d’Alzheimer avancé, est attachée à une chaise pendant des heures, chaque jour.

C’est que le manque de personnel du Centre d’hébergement fait en sorte qu’elle ne peut pas obtenir la surveillance nécessaire, dit-on. Le personnel est donc résolu à opter donc pour la contention à une chaise, citant des risques de chute élevées.

M. Lavoie mentionne qu’au départ, cette mesure a été acceptée par la famille après une opération à la hanche. Sa mère ne comprenait pas qu’elle ne pouvait pas marcher, et la contention devait être temporaire.

Deux ans après l’opération et alors qu’elle est guérie, « on la trouve 9 fois sur 10 avec une contention », dit son fils, qui s’indigne du traitement que reçoit sa mère. Patrice Lavoie ne blâme pas le personnel, qui fait « son gros possible », mais il dénonce le système et réclame des changements au niveau des ratios, notamment :

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase aura été un conflit avec un garde de sécurité, dimanche soir, qui serait venu narguer M. Lavoie. C’est alors qu’il a décidé que le silence n’était plus une option. Après innombrables rencontres et demandes, la famille Lavoie déplore que « c’est assez ».

Le Charlevoisien qui s’était présenté comme conseiller aux élections municipales de Baie-Saint-Paul, en 2021, est maintenant directeur des relations publiques et du rayonnement à Héma-Québec. Il souhaite faire bouger les choses au cœur des instances de soins aux aînés, autant pour sa mère que pour toutes les autres personnes âgées concernées par le manque de main d’oeuvre et de ressources des CHSLD.

« Se taire, c’est terminé. On n’attache pas des gens ».

Le FM Charlevoix a contacté le CIUSSS de la Capitale-Nationale afin d’obtenir un commentaire. Voici leur réponse : 

« Le CIUSSS de la Capitale-Nationale tient à rassurer la population, les usagers et leurs familles quant à la qualité et à la sécurité des soins et des services dans son établissement.

Dans tous les établissements de santé, l’application des mesures de contrôles est encadré par un protocole […].

Entre autres, l’utilisation d’une mesure de contrôle doit faire l’objet d’une prescription médicale, être limitée à la présence d’un risque imminent pour la personne ou pour autrui, et n’être envisagée qu’en dernier recours, lorsque toutes les mesures de remplacement appropriées à la situation ont été appliquées et évaluées. Les interventions sont menées dans une perspective de relation d’aide et prendre en compte les caractéristiques et l’historique de la personne tout autant que celles de son environnement. La personne ou son représentant légal et la famille sont parties prenantes de la démarche, doivent consentir et sont mis à contribution afin de participer à l’évaluation de la situation et à la recherche des solutions […] »