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Des Neiges – secteur Charlevoix : un risque contrôlable pour la crue des eaux, dit l’OBV

Écrit par Louis-André Jalbert Date : 27 jan. (5H00)
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Avec les événements du 1er mai 2023 encore frais dans la mémoire collective, les inquiétudes du docteur en géologie du quaternaire, Étienne Govare, ont résonné auprès de la communauté lors de l’audience publique du BAPE, la semaine dernière. Celui-ci indiquait entre autres que le projet éolien Des Neiges – Secteur Charlevoix agrandirait le risque de crues « hors-normes » sur le territoire de Baie-Saint-Paul et de Saint-Urbain à l’avenir.

Cependant, on apprend que le promoteur Boralex s’est déjà penché sur la question, en consultant notamment l’Organisme des Bassins Versants (OBV) Montmorency-Charlevoix, confirme le directeur général de l’organisme, Jean Landry.

« S’ils font bien leur travail, l’impact va être minime. Par contre, il est clair que pour avoir un impact zéro, il ne faudrait pas aller dans la forêt. », résume M. Landry.

Même si ce dernier dit partager les préoccupations de M. Govare, il a une vision plus optimiste devant le travail des initiateurs, qui « considèrent toujours et appliquent » les recommandations de l’OBV.

Parmi ces recommandations, on y retrouve l’utilisation en priorité de chemins forestiers déjà existants sur le territoire, ce que les promoteurs comptent faire. L’entretien adéquat des chemins, comparés à des « autoroutes » par M. Landry, sera primordial afin d’assurer le bon drainage du réseau, notamment. L’OBV réclame aussi le reboisement de ces routes, si les propriétaires décident de délaisser le secteur après la vie durable des éoliennes.

« Lorsque l’exploitant quitte, que le réseau continue d’être utilisés, mais sans programmes gouvernementaux d’entretien, c’est là qu’on peut avoir des problèmes. Ce qu’on demande, c’est de remettre le site à son état original. Tu effaces tes traces, comme le prévoit déjà la réglementation. », dit le directeur général, qui ajoute que peu de parcs éoliens ont été démantelés après utilisation.

En contrepartie, Jean Landry dit partager la requête d’Étienne Govare, qui souhaite l’implantation d’un modèle hydrologique pour anticiper les crues, chose sur laquelle se penche le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation à la suite de l’enquête du coroner sur les décès des pompiers volontaires Christopher et Régie Lavoie. « On manque d’outils pour prévoir 12 h à 24 h avant une inondation. Mais ces outils existent, il s’agit juste de les appliquer. »

« Je comprends très bien les appréhensions et je la partage. Si j’avais une maison, je serais moi aussi vraiment inquiet. [M. Govare] touche à des points essentiels. Par contre, la nuance est qu’on est confiant que le promoteur va tout faire pour minimiser ces impacts-là. », conclut-il.